« Trente-cinq années de pratique se sont écoulées et au-delà de toutes les techniques, questionnements et recherches, une chose est devenue évidente : L'Être est là, tout naturellement.

Il ne veut rien, n'attend rien, n'a aucun souhait de pouvoir ou de reconnaissance.Comme une fleur au milieu des autres dans un jardin, il s'épanouit quand on prend le temps de l'écouter. D'abord dans la pratique et ensuite, de plus en plus souvent, n'importe quand, chaque fois que je lâche toutes les bonnes intentions de faire, de devenir. Ce n'est pas une expérience mystique, mais notre nature profonde, tout simplement.

La présence dans le Tai Ji Quan est un moment très privilégié.

Quand je suis reliée à l'Être, cette présence change complètement.
Je suis l'oiseau qui déploie ses ailes.
Le cheval sauvage qui galope fougueusement.
Mes mains sont deux feuilles légères qui dansent au gré du vent, deux poissons qui effleurent délicatement la surface de l'eau.
Je suis l'arbre, cette force tranquille enracinée dans son jaillissement.
La Terre bienveillante et le Ciel libre.
La vague qui nous porte ensemble dans ces moments magiques où le mental se tait.
Je suis la Vie l'espace d'un instant, dans le point unique et la seconde d'après l'infini de l'espace immense.
Je suis... et encore...